Attentat "évité" : un complice du suspect en Syrie ?

Le terroriste présumé aurait été en contact avec une personne se trouvant en Syrie qui lui aurait demandé de "cibler une église".

Après l’arrestation fortuite, dimanche matin, et la mise en garde à vue d’un Algérien de 24 ans, les investigations se poursuivent autour de l’entourage ce jeune homme soupçonné d’avoir projeté "la commission imminente d’un attentat, vraisemblablement contre une ou deux églises", d’après les termes du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.

Mercredi matin, les autorités françaises ont en effet annoncé avoir "évité" un attentat "imminent" en arrêtant, dans le 13e arrondissement de Paris, Sid Ahmed Ghlam, par ailleurs soupçonné d’être impliqué dans le meurtre de la jeune mère de famille, Aurélie Châtelain, retrouvée morte tuée par balle dans sa voiture en feu, à Villejuif. L’enquête, dirigée par la section antiterroriste du parquet de Paris, a été confiée à la Brigade criminelle de la PJ parisienne et la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Un projet terroriste téléguidé depuis la Syrie ? L’analyse du matériel informatique saisi au domicile de ce résident du 13ème arrondissement de Paris a permis d’établir que le suspect était en contact avec une personne "pouvant se trouver en Syrie", et avec laquelle il avait échangé sur les "modalités de commission d’un attentat", a révélé mercredi le procureur de Paris, François Molins, lors d’une conférence de presse. Cet homme qui serait en Syrie lui aurait demandé "explicitement de cibler particulièrement une église", a ajouté le magistrat. Le jeune homme avait d’ailleurs été signalé il y a quelque mois comme ayant des velléités de partir faire le djihad en Syrie.

Des fusils d’assaut, 2.000 euros en liquide et des documents arabes sur Al-Qaïda et l’EI. Par ailleurs, les perquisitions menées au domicile de cet étudiant en électronique ont permis de retrouver, outre de l’armement, des "documents en langue arabe évoquant les organisations terroristes Al-Qaïda et Etat islamique", a poursuivi François Molins. Lors de ces fouilles effectuées dimanche, les hommes de la Brigade criminelle de la PJ parisienne ont notamment découvert plusieurs armes de poing et plusieurs Kalachnikov, des munitions et des gilets pare-balles.

D’autre part, une liste d’objectifs a également été saisie. "Une documentation fournie a [...] été découverte établissant sans ambiguïtés que l’individu projetait la commission imminente d’un attentat, vraisemblablement contre une ou deux églises", a indiqué le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, mercredi matin. Les enquêteurs ont été également trouvé une liste de commissariats avec ce qui s’apparente à une évaluation du temps que les policiers auraient mis pour intervenir à chaque fois.

Une femme mise en garde à vue à Saint-Dizier. D’autres perquisitions ont eu lieu, lundi, cette fois-ci à Saint-Dizier, en Haute-Marne, dans le quartier sensible du Vert-Bois. L’homme venait y passer régulièrement des week-end en famille. Mercredi matin, les policiers de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) ont bouclé le quartier, ouvert la porte du garage d’un petit pavillon à l’aide d’explosifs ou de coups de feu, et arrêté une femme habillée d’une burqa. Celle-ci a été placée en garde à vue vers six heures du matin. Cette femme de 25 ans, vraisemblablement convertie à l’islam - selon une source proche de l’enquête - pourrait être la compagne du suspect.
Selon des voisins, elle louait ce pavillon, aux volets toujours fermés, depuis six à sept mois avec deux enfants en bas âge.

Des "déclarations fantaisistes". Durant sa garde à vue, Sid Ahmed Ghlam a fait des "déclarations fantaisistes" avant de "s’enfermer dans un mutisme complet, invoquant son droit au silence", a détaillé le procureur. Le terroriste présumé a ainsi expliqué s’être blessé tout seul, à la suite d’une mauvaise manipulation, en voulant se débarrasser de ses armes dans la Seine.

Le meurtrier présumé d’Aurélie Châtelain. Durant leurs investigations, les enquêteurs ont par ailleurs fait une découverte troublante : l’ADN de l’étudiant a été retrouvé dans la voiture d’Aurélie Châtelain. Cette prof de fitness de 32 ans, arrivée samedi de la ville de Caudry, dans le Nord, en banlieue parisienne pour suivre un stage de formation professionnelle de Pilates, a été tuée par balle dimanche matin et son corps retrouvé dans sa voiture en feu, à Villejuif.

Un lien a été établi entre l’arme du meurtre et Sid Ahmed Ghlam, a-t-on appris de source proche du dossier. Les enquêteurs ont également retrouvé du sang de la victime sur la parka de Sid Ahmed Ghlam, a précisé le procureur de la République, mercredi après-midi. Selon une source policière, c’est dans cette ville du Val-de-Marne qu’une ou deux églises étaient visées par le jeune homme, ce qui pourrait expliquer que les chemins de ces individus si opposés se soient tragiquement croisés.

Enfin, la garde à vue du suspect pourrait être portée à six jours, une durée dérogatoire prévue notamment en cas de risque d’action terroriste imminente.

Source : europe1.fr
Date : 22 avril 2015


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