Attentat du Bardo : trois ans après, une victime drômoise revient sur les lieux

Il y a trois ans, Françoise Vernet et onze autres Drômois étaient en train de visiter le musée du Bardo à Tunis, lorsque celui-ci a été pris en otage par deux djihadistes. Un traumatisme qu’elle essaye dorénavant de dépasser. Début mai, elle est revenue sur les lieux du drame.

Trois ans après l’attaque du musée du Bardo à Tunis, Françoise Vernet est retournée sur les lieux du drame. Cette Drômoise originaire de Chabeuil s’était retrouvée coincée dans une salle du musée, le 18 mars 2015. Ce jour-là deux djihadistes ont pénétré dans le musée et ont ouvert le feu, tuant 22 personnes, dont de nombreux touristes. Françoise Vernet était alors avec onze autres Drômois qui effectuaient une escale pendant leur croisière sur la Méditerranée. Ils ont attendu de longues heures avant que les forces de l’ordre ne viennent les délivrer.

Afin de surmonter son traumatisme, cette Drômoise a décidé de retourner sur place. Pour la première, du 29 avril au 5 mai dernier, elle est donc revenue sur le sol tunisien. Le point d’orgue de ce séjour était une nouvelle visite du musée du Bardo. Le guide tunisien qui accompagnait son groupe le jour de l’attentat a accepté de l’accompagner de nouveau dans cette démarche.

Revenir sur place, une sorte de thérapie

C’est un long processus de reconstruction, qui a ramené Françoise Vernet en Tunisie. Quelques mois après l’attaque, déjà la septuagénaire avait entrepris des démarches pour retrouver le guide tunisien qui accompagnait son groupe dans le musée, le jour de l’attentat. "Je me disais qu’il avait risqué sa vie tout comme nous, qu’il était resté avec nous pendant l’attaque et j’avais le sentiment d’avoir laissé quelqu’un là-bas".

En janvier 2016, Françoise Vernet a recontacté son guide, Abderrhaman. Ils sont devenus amis. Peu à peu elle a alors conçu le projet de revenir en Tunisie, et a franchi le pas début mai. Au cours de ce voyage, Françoise Vernet a tout particulièrement tenu à retourner au musée du Bardot afin, dit-elle, de "changer l’image" qu’elle en a gardé.

Accompagnée de son guide, la Drômoise a repris le même itinéraire à l’intérieur du musée, que le jour de l’attaque. "Quand nous sommes arrivés dans la salle, j’avais l’impression de revivre la scène", témoigne-t-elle, je revoyais la place à laquelle je me trouvais, celle du guide. J’ai repensé à la police, aux morts que nous avons enjambés, au sang. C’était difficile".

Les bons moments que j’ai passés avec ce guide, c’est ce qui me reste en mémoire maintenant

Néanmoins Françoise Vernet assure que cette visite l’a apaisée. "Avant je n’avais que des images sombres du musée du Bardot. Le fait d’y être retournée me permet de boucler la boucle. Les bons moments que j’ai passés avec ce guide, c’est ce qui me reste en mémoire maintenant".

Françoise Vernet envisage dorénavant d’écrire un livre sur l’attentat et sur son amitié avec ce guide touristique.

Source : France Bleue
Auteur : Camille André
Date : 14/05/18

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