Attentat de Londres : ce que l’on sait de l’attaque du Palais de Westminster qui a fait 3 morts

La piste du terrorisme islamiste est privilégiée, a annoncé Scotland Yard.

TERRORISME - Au moment où les Belges rendaient un émouvant hommage aux victimes des pires attentats de leur histoire, survenus il y un an, Londres a été frappée par une attaque meurtrière près du Palais de Westminster qui abrite le Parlement britannique ce mercredi 22 mars.

Alors que la presse locale s’émeut face à la "terreur" et dénonce un coup porté à l’un des symboles de la démocratie, voici les éléments autour du drame -qui a fait trois morts et environ 30 blessés- qui ont pour l’heure fait surface.

Les faits

En début d’après-midi mercredi, en plein coeur de la capitale britannique, un homme au volant d’un 4X4 lance son véhicule sur les passants sur le pont de Westminster qui enjambe la Tamise, menant au Parlement et à Big Ben. La police de Londres a dit avoir été appelée à environ 14h40 heure locale.

Peu après la sortie du pont, l’homme emboutit sa voiture sur le bas-côté, puis en sort et court vers les grilles du Parlement, où la Première ministre Theresa May vient de s’exprimer devant les députés. Il poignarde à mort un policier. La police fait feu au moment où il essaie de s’attaquer à un deuxième policier, il est tué.

Les députés sont aussitôt confinés à l’intérieur du Parlement. Theresa May, elle, est immédiatement évacuée, des photos la montrent quittant le Parlement à grande vitesse à bord de sa voiture officielle. Les élus sont à leur tour évacués un peu plus tard vers les locaux de Scotland Yard, situés à proximité, escortés par des policiers lourdement armés.

Les victimes

Outre son auteur qui a été tué, l’attaque a fait trois morts dont le policier poignardé, selon un bilan de la police revu à la baisse jeudi matin. L’identité du policier a été rendue publique par ses collègues : Keith Palmer, âgé de 48 ans, travaillait depuis 15 ans pour les services de protection parlementaire. Il était marié et était papa.

Un hélicoptère de secours a atterri sur place peu après l’incident. Plusieurs ambulances étaient garées près du pont de Westminster, à proximité du Parlement. Une femme, grièvement blessée, a été repêchée dans la Tamise. "Nous partons du principe qu’elle est tombée ou a sauté du pont", a déclaré l’Autorité portuaire de Londres.

Parmi les blessés figurent trois lycéens français, "deux graves, avec des fractures lourdes mais il n’y a pas de pronostic vital engagé", a-t-on précisé. Ces trois élèves, qui ont été hospitalisés, faisaient partie d’un groupe de jeunes étudiants au Lycée Saint-Joseph de Concarneau en voyage scolaire à Londres. François Hollande a annoncé qu’"un avion de la flotte gouvernementale partirait dès ce mercredi soir pour Londres avec les familles des trois étudiants blessés".

Des Français faisant partie des victimes de cette attaque, une enquête a par ailleurs été ouverte en France, a indiqué le parquet de Paris jeudi matin.

La piste terroriste islamiste privilégiée

La police a rapidement assuré "traiter ceci comme un incident terroriste jusqu’à preuve du contraire".

"Je ne vais pas faire de commentaires sur l’identité de l’assaillant (...), mais nous privilégions la piste du terrorisme islamiste", a ensuite déclaré dans la soirée Mark Rowley, le commandant de l’unité antiterroriste devant Scotland Yard mercredi soir.

L’assaillant a agi seul selon les enquêteurs et son acte n’a pas encore été revendiqué mais "l’enquête avance à grand pas", a assuré Rowley. La scène de l’attaque, intégralement bouclée, a été examinée au cours de la nuit. Le Parlement rouvrira vendredi.

Certains médias évoquaient un nom pour l’homme qui a foncé dans la foule mais son identité n’a pas encore été confirmée. En fin de matinée jeudi, la première ministre britannique Theresa May a indiqué que cet homme, de nationalité britannique, était connu des services de sécurité.

La BBC et le Telegraph rapportent que la voiture qui a servi à semer la terreur aurait pu être louée à Birmingham. La police n’a pas souhaité commenter l’information, explique le Guardian. Un raid a été mené dans la nuit dans cette ville du centre de l’Angleterre, ont indiqué jeudi les médias.

D’après l’Agence Press Association et la télévision en continu Sky, l’opération était liée à l’auteur présumé de l’attaque. La police a refusé de confirmer que l’opération était liée à l’attentat. Selon Sky, des arrestations auraient été menées.

La police a confirmé jeudi matin que des interpellations avaient été menées notamment à Birmingham ainsi qu’à Londres, avec sept arrestations à la clé.

Réactions et hommages

Vêtue de noir, Theresa May a dénoncé dans la soirée un attentat "pervers", lors d’une allocution solennelle devant sa résidence de Downing Street. "Le terroriste a choisi de frapper en plein coeur de notre capitale où les gens de toutes nationalités, religions et cultures convergent pour célébrer les valeurs de liberté, de démocratie et de liberté de parole (...) les forces du mal ne nous diviseront pas", a-t-elle lancé, après une réunion interministérielle de crise.

Elle a cependant indiqué que le niveau d’alerte terroriste restait fixé à "grave", le quatrième sur une échelle de cinq, comme depuis août 2014. "Les Londoniens ne se laisseront pas intimider par le terrorisme", a lancé le maire de Londres Sadiq Khan.

Les présidents français François Hollande et américain Donald Trump ont appelé May, la chancelière allemande Angela Merkel a exprimé son soutien à ses "amis britanniques", tandis que le ministre des Affaires étrangères français Jean-Marc Ayrault doit venir à Londres jeudi au chevet des Français blessés.

En hommage, a Tour Eiffel s’est éteinte à minuit et la mairie de Tel Aviv en Israël a notamment affiché le drapeau britannique sur sa façade.

Source : huffingtonpost.fr
Auteurs : HuffPost et AFP
Date : 23 mars 2017

Crédit photos : Source : huffingtonpost.fr Auteurs : HuffPost et AFP Date : 23 mars 2017

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