Attentat de l’Hypercacher : où en est l’enquête sur les complicités ?

Six mois après les attentats de Paris, l’enquête sur les complicités dont ont pu bénéficier les frères Kouachi et Amedy Coulibaly se poursuit. Deux hommes soupçonnés d’avoir eu des liens avec le preneur d’otages de l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes ont été placés en garde à vue. Selon Le Parisien, le premier suspect aurait été en contact avec Amedy Coulibaly. Le deuxième, interpellé mercredi, est "une connaissance de l’homme interpellé mardi", a ajouté une source policière.

Depuis l’ouverture de l’information judiciaire, le 20 janvier, sept personnes ont été mises en examen pour "association de malfaiteurs terroristes en vue de commettre des crimes d’atteinte aux personnes". Toutes sont soupçonnées d’avoir apporté un soutien logistique à Amedy Coulibaly, auteur du meurtre d’une policière à Montrouge et de l’assassinat de quatre otages dans l’Hyper Cacher. Ils nient avoir eu connaissance des projets criminels du terroriste. Qui sont les mis en examen ?

Mickaël A., mis en examen le 21 janvier

Condamné à plusieurs reprises, ce jeune homme aurait rencontré Amedy Coulibaly en prison. Son ADN a été identifié sur la crosse, la culasse, le chien et la détente d’un pistolet semi-automatique et d’un revolver Tokarev retrouvés au domicile d’Amedy Coulibaly à Gentilly. Son profil génétique a été également mis en évidence sur un gant retrouvé dans l’Hyper Cacher. Au cours des quatre derniers mois avant l’attentat, il a été en contact très régulier le tueur : pas moins de 362 messages et 13 appels. Sur la seule journée du 6 janvier 2015, veille de l’attentat contre Charlie Hebdo, 18 contacts téléphoniques apparaissent entre Mickal A. et Amedy Coulibaly.

Willy P., Christophe R. et Tonino G., mis en examen le 21 janvier

Les trois individus se sont rendus à trois ou quatre reprises fin décembre 2014 dans des armureries de Paris et de la petite couronne afin d’acquérir du matériel pour le compte d’Amedy Coulibaly, notamment des gilets tactiques, plusieurs couteaux, un taser et des bombes lacrymogènes. Ces matériels, selon le parquet, "correspondent en tous points au matériel retrouvé sur Coulibaly ou dans son appartement à Gentilly". Les enquêteurs leur reprochent également d’avoir été présents lors de l’achat de la Renault Mégane, retrouvée à proximité immédiate de l’Hyper Cacher et dont les clefs ont été retrouvées sur Amedy Coulibay.

Amar R., mis en examen le 13 mars

Amar R., 34 ans, et Amedy Coulibaly se sont connus dans la maison d’arrêt de Villepinte. Selon les investigations, il a été en contact à de très nombreuses reprises avec Amedy Coulibaly entre septembre 2014 et le 6 janvier 2015, veille des attentats, échangeant avec lui plus de 600 SMS. Les deux hommes se sont vus la veille des attentats.

Les enquêteurs s’interrogent également sur son rôle dans la tentative de meurtre contre un joggeur de Fontenay-aux-Roses. La victime, qui s’est fait tirer dessus à cinq reprises, assure l’avoir reconnu lors d’un reportage télévisé.

Saïd M., mis en examen le 13 mars

L’ADN de Saïd M., 25 ans, condamné à plusieurs reprises notamment pour faits de violences en réunion ou tentative de vol aggravé, a été retrouvé sur la lanière d’un taser découvert dans l’arsenal de l’Hyper Cacher. Tout comme Amar R., Amedy Coulibaly entretenait des contacts téléphoniques très fréquents avec Saïd : 1200 contacts entre février 2014 et janvier 2015. Ces deux proches du terroriste se sont retrouvés le 9 janvier 2015, jour de la prise d’otage meurtrière de l’Hyper Cacher pour détruire leur puce téléphonique.

Neetin K., mis en examen le 28 mars

Le dernier mis en examen, fin mars, est Neetin K. L’homme, âgé de 29 ans et originaire de Grigny, comme Amedy Coulibaly, s’est présenté de lui-même aux enquêteurs quelques jours après les attentats. Il aurait servi d’intermédiaire entre le tueur et un homme résidant à Charleroi, en Belgique, pour la vente d’une Mini Cooper immatriculée au nom d’Hayat Boumedienne, la compagne d’Amédy Coulibaly. Neetin K., déjà connu pour des affaires de drogue et d’armes, aurait également été en contact jusqu’au 7 janvier, jour de la tuerie de Charlie Hebdo perpétrée par les frères Kouachi.

Source : lexpress.fr
Auteur : Caroline Politi
Date : 18 juin 2015


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