Après l’explosion d’un immeuble à Nice : "Soulagée d’être encore vivante"

Au lendemain de l’explosion qui a coûté la vie à un enfant et grièvement blessé sa mère à Nice, les sinistrés se sont réveillés encore sous le choc. A l’instar de Marine, qui témoigne.

Deux roses délicatement déposées par des enfants, hier matin, dans un parpaing posé sur le trottoir. Des barrières de chantier interdisant l’accès au porche du bâtiment sinistré. Et un agent de sécurité qui veille à ce que nul ne pénètre au 25 avenue Raymond-Comboul. Tels sont les seuls signes visibles depuis la rue, hier, de la terrible explosion qui a soufflé le dernier étage d’un immeuble, vendredi matin à Nice. Dans la cour intérieure, en revanche, le bâtiment éventré témoigne de la violence de la détonation qui a causé la mort d’un enfant de 4 ans, et grièvement blessé sa mère (1).

« Les images sont explicites... »

« Bonjour, je fais ma curieuse... C’est ici que ça a explosé ? » A l’image de cette retraitée qui souhaite rester anonyme, les curieux se succèdent à l’entrée du porche, depuis lequel on ne peut voir les dégâts. « Pauvres gens, c’est malheureux,soupire la retraitée. Surtout pour ce petit. Mais ce sont les accidents de la vie... »

Une vie dont Marine Gastaldi a repris le fil hier matin, dans la boulangerie du centre-ville où elle travaille. Cette jeune femme de 22 ans n’a pas encore pu retourner sur les lieux de la catastrophe. « Pas avant la semaine prochaine, m’a-t-on dit ». Mais, ajoute-t-elle en désignant la Une de Nice-Matin, « les images sont explicites... » Le deux-pièces dont Marine est propriétaire depuis trois ans a volé en éclats. Soufflé par la déflagration qui s’est produite au même étage.

« Ça fait mal au cœur pour tout ce qu’il y a dedans, tout ce que j’ai perdu. Mais... je suis soulagée d’être encore vivante », relativise la boulangère, qui a appris la nouvelle sur son lieu de travail. Elle a repris dès hier « parce qu’il faut bien gagner sa vie - surtout après ça - et pour me changer les idées ». Collègues et clients témoignent leur soutien à la jeune femme, d’ordinaire si souriante, au visage forcément assombri.« On essaie de dédramatiser. On alterne du rire aux larmes. Je connaissais la mère et le petit... »

Réunion en mairie

Hier, aucune nouvelle n’est parvenue de Marseille, où Veronica, la maman du petit Dixon, a été hospitalisée au service des grands brûlés. Le couple de voisins (une femme enceinte et son compagnon), en état de choc, a pour sa part pu quitter l’hôpital où il avait été admis. Trois occupants de l’immeuble - dont Marine - sont actuellement hébergés par des proches, cinq autres ont été relogés à l’hôtel par la Ville, et ce pour cinq jours.

Une réunion est programmée en mairie mardi, avec les experts et assureurs, afin d’évoquer les travaux à réaliser sur l’immeuble, et les solutions de relogement en cas de longue indisponibilité. Derrière le comptoir de la boulangerie, Marine, fataliste, ne se berce pas trop d’illusions :« Ça risque de durer longtemps. »

L’origine de l’explosion, qui pourrait être liée au gaz de ville, reste indéterminée à ce stade, dans l’attente des expertises en cours.

Reuters 27-01-2014, Christophe Cirone pour nicematin.fr publié le 26-01-2014


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