Après l’accident de train, l’Espagne veut revoir son réseau ferré

Le gouvernement espagnol a présenté, vendredi 9 août, une série de mesures censées améliorer la sécurité de son réseau ferroviaire, quelques semaines après l’accident de train qui a fait 79 morts à Saint-Jacques de Compostelle.

Ana Pastor, ministre des transports, a annoncé un "examen général" de tout le réseau ferroviaire, "de tous les protocoles, de tous les systèmes" et des vitesses autorisées sur le réseau afin d’en améliorer la sécurité. Le réseau est analysé. Et en fonction de cette analyse, vont être prises les décisions qui doivent améliorer la sécurité". L’Espagne a investi 45 milliards d’euros en plus de 20 ans dans son réseau à grande vitesse, qui est le deuxième plus long du monde après la Chine.

L’enquête judiciaire cherche toujours à déterminer pourquoi le train roulait à 179 km/h alors qu’il devait circuler à 80 km/h, juste après que le conducteur a terminé une communication téléphonique avec le contrôleur du train.

"FAILLE DE SÉCURITÉ" DANS LE SYSTÈME FERROVIAIRE

Jeudi, Gonzalo Ferre Moltó, président de l’Administrador de infraestructuras ferroviarias (ADIF), gestionnaire du réseau ferroviaire, s’était exprimé devant la commission des députés de l’équipement. "La ligne avait été planifiée dans un premier temps avec la norme UIC [organisation mondiale du secteur ferroviaire], et avec un système de sécurité ERTMS [European Rail Traffic Management System]" pour les trains à grande vitesse, aux normes européennes, qui comprend un système de freinage automatique lorsque le conducteur ne respecte pas la vitesse autorisée, a affirmé M. Ferre Molto.

Mais c’est finalement le système conventionnel ASFA (Automatic Braking and Signal Announcement) qui avait été retenu, avec un freinage automatique mais uniquement au-delà de 200 km/h.

Les députés avaient évoqué "une authentique faille du système de sécurité", s’interrogeant "sur le fait de savoir pourquoi le système de freinage automatique ERMTS n’était pas opérationnel dans la zone de l’accident." Le conducteur, Francisco José Garzon, mis en examen pour "homicide par imprudence" avait lui-même mis en cause ce dispositif.

LeMonde.fr - 9 août 2013


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