Accident de car en mai sur l’A10 : le gérant écroué, un chauffeur mis en examen

Le gérant de la société de transports Aziz propriétaire du car victime le 23 mai d’un accident sur l’autoroute A10 faisant sept morts et 25 blessés, dont huit grièvement, a été écroué jeudi et l’un des deux chauffeurs mis en examen, a-t-on appris à Blois de source judiciaire.

L’enquête a révélé que l’usure prématurée d’un des pneus - due à un défaut de parallélisme et un problème de rotule - est la cause directe du drame. Sous-gonflé, le pneu avant droit a éclaté.Le gérant, Abdelouahad Houays, 37 ans, domicilié aux Mureaux (Yvelines) et le chauffeur, Abdallah Ouzzi, 42 ans, qui se reposait au moment de l’accident, ont été mis en examen "pour homicides et blessures involontaires et infractions à la législation des transports", "mise en danger de la vie d’autrui" et "manquements à une obligations de sécurité".

Le gérant, qui avait été déjà été condamné en 2003 pour non respect des temps de repos, a été écroué. Le chauffeur a été laissé en liberté.Ce dernier, qui conduisait le car lors de la collision, se trouve actuellement au Maroc et devrait se présenter prochainement devant la justice. L’homme avait été sérieusement blessé dans l’accident.

Les expertises ont montré que le système de freinage était en mauvais état et que le car souffrait d’un défaut d’entretien et était en surcharge de 19 %. La remorque était en surcharge de près de 90 %.L’étude des disques de l’autocar a révélé que les deux chauffeurs se sont relayés pratiquement sans discontinuer à l’aller comme au retour, de Tiznit (sud du Maroc) vers Paris. Elle a également montré des vitesses oscillant entre 100 et 105 km/h au lieu de 90 km/h.Selon le rapport d’enquête, l’autorisation administrative permettant d’exploiter une ligne internationale avait été retirée à la société plusieurs mois avant le drame.

Au moment de l’accident, le car transportait trente passagers et deux chauffeurs, tous Marocains

Le car avait quitté Tiznit, dans le sud marocain, et se rapprochait de sa destination finale, Les Mureaux, lorsqu’il s’est écrasé dans la nuit contre une pile de pont de l’autoroute à la hauteur de Sèvres (Loir-et-Cher).Mohamed VI, le roi du Maroc, avait transmis un message de condoléances aux familles des victimes, annonçant "la prise en charge personnelle des soins médicaux des blessés et des frais de rapatriement au Maroc des dépouilles des personnes décédées".

Le car accidenté, mis en circulation en 1997, ne disposait pas de ceintures de sécurité, qui n’ont été obligatoirement installées sur les véhicules neufs qu’à partir de 1999, selon la société bretonne Labat Transport qui avait vendu le véhicule en 2006 à la société Aziz. La société, spécialisée dans le transport de voyageurs et de petites marchandises entre la France et le Maroc, exploitait deux autocars.Le gérant et le chauffeur ont été entendus au pôle judiciaire de la gendarmerie de Blois.

AFP, 9 octobre 2008


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