À Saint-Jacques de Compostelle, l’hommage aux victimes du train

Saint-Jacques de Compostelle a rendu hommage lundi aux 79 morts dans l’accident de train, au cours d’une cérémonie solennelle dans la cathédrale de cette ville du nord de l’Espagne, un lieu de pèlerinage mondialement célèbre. Au lendemain de la mise en examen du conducteur, Francisco José Garzón Amo, pour "79 faits d’homicide par imprudence", les familles des victimes ont pris place dans la cathédrale.

D’autre fidèles attendaient sur la grande place de l’Obradoiro, face à la cathédrale, point d’arrivée du chemin de Saint-Jacques, où depuis jeudi les pèlerins déposaient des bouquets de fleurs multicolores, des offrandes et des messages de compassion, accrochés aux grilles d’entrée de l’église.

Le couple princier présent à la cérémonie

Pendant que les cloches sonnaient le tocsin, le prince héritier Felipe et son épouse Letizia ont remonté la nef, prenant place avec l’infante Elena, la fille aînée du roi Juan Carlos, devant le grand autel central, aux riches dorures. Le Premier ministre Mariano Rajoy, natif de cette ville de Galice, et de nombreux officiels assistaient à la cérémonie, tous en habit noir de deuil, de même que des secouristes en gilets jaunes qui ont aidé à évacuer les blessés.

Cette cérémonie était organisée alors que la plupart des victimes de l’accident ont déjà été enterrées dans différentes villes d’Espagne.

"Familles qui avez perdu vos êtres chers, depuis le premier moment nous vous avons gardées dans notre coeur, comme l’ont fait tant de personnes qui, au-delà de nos frontières, m’ont demandé de vous transmettre leurs condoléances", a dit l’archevêque de Saint-Jacques, Julian Barrio, dans son homélie.

Après cette sobre cérémonie, le prince Felipe et son épouse ont quitté l’église en saluant longuement les familles, embrassant chacun et distribuant des gestes de réconfort.

L’enquête se poursuit

Dimanche, le conducteur du train, entendu pendant près de deux heures par le juge, avait été mis en examen pour "79 faits d’homicide et une quantité de faits ayant entraîné des lésions, tous commis par imprudence professionnelle". Francisco José Garzón, selon la presse, a reconnu avoir eu un moment de "distraction" lors de l’accident. Laissé en liberté, il a quitté le tribunal dans une voiture de police escortée par un fourgon, pour un lieu inconnu. Cet homme de 52 ans, un cheminot expérimenté, est soupçonné d’avoir roulé beaucoup trop vite en arrivant, le 24 juillet au soir, dans un dangereux virage à quatre kilomètres de Saint-Jacques de Compostelle, où le train doit, sur une distance très courte, réduire sa vitesse à 80 km/h.

C’est à cet endroit que le train venant de Madrid et qui roulait, de l’aveu même de son conducteur, à 190 km/h, a déraillé. Depuis, les enquêteurs s’interrogent sur ce qui s’est passé dans la cabine de pilotage ce mercredi juste avant 20 h 42, et cherchent à savoir comment le conducteur, qui avait déjà parcouru 60 fois cette ligne, décrit par certains de ses collègues comme un professionnel irréprochable, a pu se laisser distraire.

Mardi, la police scientifique doit analyser le contenu des boîtes noires du train et en extraire des données qui seront transmises au juge. Une vidéo de quelques secondes diffusée sur Internet, semblant provenir d’une caméra de sécurité, a montré un train fou, surgissant à l’entrée du virage avant de sortir des rails et de se coucher sur le côté.

69 blessés étaient toujours hospitalisés lundi, dont 22 dans un état grave.

Le Point.fr avec l’AFP - le 29 juillet 2013


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