Un TER percute un car scolaire en Haute-Savoie : 7 collégiens tués

Le président Nicolas Sarkozy doit se rendre mardi matin à Allinges (Haute-Savoie) "où il se recueillera à la chapelle ardente" érigée en l’honneur des collégiens tués dans une collision survenue lundi entre un TER et un car scolaire à un passage à niveau.

Au moins 7 collégiens ont été tués et 25 personnes blessées, dont trois grièvement, dans cette collision, le plus grave accident de transport d’enfants depuis celui de Beaune en 1982.L’accident s’est produit peu avant 14h00 au lieu-dit Mésinges, à Allinges, dans des circonstances encore mal établies et alors que le train roulait à 90 km/h.Dès lundi les familles se sont recueillies dans la petite église d’Allinges où reposent les sept corps d’enfants.Sur le parvis, les familles effondrées, en larmes ou le visage fermé, affluaient, encadrées par un important dispositif de gendarmerie. Elles étaient accompagnées de parents dont les enfants ont survécu au drame.Tous sont entrés par petits groupes dans la chapelle ardente dressée dans l’église, devant laquelle sont postés des officiers de gendarmerie.

Alors que la nuit commençait à tomber, certaines personnes ressortaient de l’église pour rester un moment sur le parvis et se confier à une connaissance, chercher du réconfort ou, plus rarement, parler de la cérémonie de recueillement qui doit avoir lieu mardi matin.A quelques kilomètres de là, dans le hameau de Mésinges, où le car scolaire a été percuté, les riverains observaient en début de soirée les mouvements des nombreux pompiers —une centaine— et gendarmes encore sur les lieux.Un important périmètre de sécurité a été installé peu après l’accident et empêchait toujours badauds et journalistes de s’approcher. Au loin, on pouvait encore observer le car dont l’arrière a été déchiqueté par le train.

Beaucoup s’inquiètent pour les familles touchées par le drame et redoutent de voir leurs enfants emprunter à l’avenir les cars scolaires. "Pour moi, c’est désormais hors de question", lance Elodie, une jeune maman de 24 ans.Le TER assurant la liaison entre Evian-lès-Bains et Genève a percuté le car scolaire transportant 56 personnes, dont 50 élèves de 5ème du collège de Margencel (Haute-Savoie) et six adultes (cinq accompagnateurs et le chauffeur).Les collégiens se rendaient à la cité médiévale d’Yvoire (Haute-Savoie) dans le cadre d’une classe d’histoire et géographie, a précisé la préfecture.Selon une automobiliste témoin de l’accident, le car "s’est engagé sur un passage à niveau quand les barrières étaient en train de se fermer". "Il est resté coincé par les barrières et le train l’a coupé en deux. J’ai tout vu", a déclaré cette automobiliste au micro de France-Bleu Pays de Savoie.

Le dernier bilan fourni peu avant 20h00 par la préfecture de Haute-Savoie faisait état de sept morts et 25 blessés, dont trois collégiens grièvement atteints.Les chauffeurs du TER et du car, indemnes mais "très choqués", ont été entendus par les enquêteurs, a indiqué la gendarmerie. On leur a fait une expertise toxicologique, dont les résultats seront connus dans quelques jours.Le sous-préfet de Thonon-les-Bains s’est rendu sur les lieux de l’accident et le plan ORSEC a été déclenché. Une cellule de crise a été mise en place à la préfecture.Selon les premiers contrôles des dispositifs de télésurveillance électronique, le passage à niveau a "apparemment fonctionné normalement", a assuré le secrétaire d’Etat aux transports, Dominique Bussereau, qui s’est rendu sur place, aux côtés notamment du ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie.Seule l’enquête permettra de connaître les circonstances précises de l’accident, a déclaré M. Bussereau ajoutant qu’une équipe d’experts serait dépêchée "dans les prochains jours".

Mme Alliot-Marie a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative parallèlement à une enquête judiciaire.C’est le plus grave accident de car transportant des enfants depuis celui survenu en juillet 1982 sur l’autoroute A6 à Beaune (Côte-d’Or), qui avait fait 46 morts.Depuis l’Elysée, où il prononçait un discours sur la réforme de l’Education, le président Sarkozy a dit avoir "une pensée pour les victimes" de ce "très grave accident". "Chacun d’entre nous pense aux enfants, aux adultes, aux victimes quelles qu’elles soient", a déclaré le chef de l’Etat.

"Incontestablement, il y a un problème de responsabilité du conducteur", a estimé pour sa part le Premier ministre, François Fillon, lors d’une émission politique sur internet, en souhaitant "un effort supplémentaire" pour la sécurité du transport des enfants.Une cellule psychologique a été mise en place et la préfecture de Haute-Savoie a ouvert un numéro vert à la disposition des familles des victimes qui peuvent appeler le 04 50 33 61 33.

Orange Actualités et AFP, le 3 juin 2008.


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